@Aurah : Pas de problème, tu t'es bien fait comprendre. Du moment que les gens se sentent bien dans leur peau, je ne vois pas ce qu'on a à leur reprocher (couleur, goûts ...)
@Nessa : Je suis outrée que certains parlent encore de "race"! Parmi les hommes, il n'y a que la race humaine.
Tu as tout a fait raison, tout le monde se fait rejeter au moins une fois dans sa vie.
Pour ma part, il n'y a pas d’ambiguïté sur ma couleur de peau, mais ce que tu m'as dit ça m'a fait pensé à autre chose. Désolé je fais un petit HS.
Je suis née en métropole et y ai fait toute mon enfance et une partie de mon adolescence. A mes 16 ans, mes parents sont revenus vivre au Antilles et je peux dire que parfois les gens avaient du mépris pour mes frères et moi. Chose que je ne ressentais pas quand j'y venais en vacances. On était "Moun Fwans" (littéralement "Une personne de la France") ou les Français. On m'a sorti parfois "Ouais mais t'es pas en France là" parce que je parlais de ce que je connaissais, puisque je n'avais vécu que là-bas jusque là. Voilà, on me disait des choses comme cela alors qu'il serait plus correct de dire, que ce n'est pas la Métropole, puisque techniquement, la Guadeloupe est un département Français. Enfin, on a pas très bien vécu cela avec mes frères, du coup, parfois on essayait de mettre un accent antillais quand on parlait pour faire plus local. Je précise qu'on ne "roule" pas du tout (pour ceux qui ne savent pas, c'est parler avec un fort accent français, si je puis dire !) . Heureusement là-bas, tout le monde n'est pas comme ça. Mais quand ça blesse, c'est ce que l'on retient. J'ai vécu 5 ans là bas.
Une fille m'a dit à la fac en guadeloupe, qu'au début elle avait une mauvaise image de moi à cause de mon accent français. Elle pensait que j'étais prétentieuse, maniérée, puis elle a appris à me connaître et elle a constaté que pas du tout, et elle a précisé que je suis une personne bien. (Elle m'a avoué cela au bout de 4 ans).
Autre chose,revenue en métropole, j'ai eu des petites phrases aussi. Je ne bois pas d'alcool (je trempe mes lèvres dans un verre pour les grandes occasions (mariages ...) et encore, même au nouvel an cette année, je n'ai rien bu), et un jour, un collègue métropolitain m'a dit "Quoi?! Tu bois même pas du rhum? ... Mais t'es pas une vrai antillaise toi!". Punaise, je lui ai rentré dedans !!!! C'est pas un truc à me dire!!!!!! Entre autres, je lui ai demandé pour qui il se prenait, et si ce je mangeais ou buvais étaient des attributs liés à mes origines. Jusqu'à présent, il ne m'a plus rien dit de la sorte (en plus cela faisait un mois que j'avais commencé dans ce travail!!! Oh là là, il ont dû dire que j'étais une sauvage! Là il a dû penser, "Finalement, c'en est une", oh la la le stéréotype!). Mais je n'étais pas bien pendant un mois car je me disais : Quelle est mon identité?
Maintenant, j'ai mis cela derrière moi. J'ose même pas imaginer ce que certains métisses peuvent ressentir face à de telles paroles. Je me dis que c'est sans doute ce à quoi mes futurs enfants devront faire face. J'espère qu'ils auront assez de force de caractère et d'affirmation de soi pour ne pas y prêter trop d'attention, et je ferai mon possible pour les aider.